VALHERU
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 La guerre des serpents (Les fragments d'une couronne brisée)

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Korin
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Korin


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La guerre des serpents (Les fragments d'une couronne brisée) Empty
MessageSujet: La guerre des serpents (Les fragments d'une couronne brisée)   La guerre des serpents (Les fragments d'une couronne brisée) Icon_minitimeDim 9 Sep - 22:40

On frappa à la porte.
— Entrez, ordonna le roi de la Triste Mer.
Ce faisant, il leva les yeux d’une note écrite à la hâte que venait juste de lui remettre Kahil, le capitaine de son service de renseignement.
Le général Nordan entra et brossa son manteau pour en ôter la neige.
— C’est une terre bien froide que vous avez trouvé à gouverner, Majesté, commenta-t-il en souriant.
Kahil ne reçut de sa part qu’un très bref hochement de tête.
— Il fait froid mais, au moins, cette terre nous offre de la nourriture et du bois pour nous chauffer, répliqua Fadawah. (L’ancien général en chef des armées de la reine Émeraude était devenu depuis le souverain de la cité d’Ylith et de ses environs.) Parmi les traînards qui continuent à nous rejoindre, certains viennent d’aussi loin que la Lande Noire et la description qu’ils nous font de la situation dans le royaume de l’Ouest est plutôt désespérée.
Nordan désigna une chaise et Fadawah hocha la tête, l’autorisant à s’asseoir. Bien qu’ils fussent de vieux compagnons, ils n’en observaient pas moins les formalités d’usage. Fadawah, qui préparait son offensive de printemps, portait encore sur ses joues les cicatrices rituelles qu’il avait reçues en jurant fidélité aux Panthatians. Il avait songé à faire venir une sorcière ou un prêtre guérisseur pour effacer ces marques car, depuis, il s’était aperçu que les Panthatians avaient été manipulés, tout comme lui. Il avait alors tué leur dernier grand-prêtre. En ce qui le concernait, Fadawah ne se sentait plus lié à quiconque. Il était libre désormais et se trouvait dans un pays riche, à la tête d’une armée. Mais Kahil lui avait rappelé que les cicatrices intimidaient ses hommes et entretenaient la peur et le respect qu’ils éprouvaient vis-à-vis de leur chef. Kahil avait été au service de la reine Émeraude avant que le démon ne la tue. Mais depuis que l’armée d’envahisseurs avait changé de commandant, il avait prouvé qu’on pouvait lui faire confiance et qu’il donnait de bons conseils.
Au dernier recensement, plus de trente mille guerriers avaient réussi à atteindre la frontière méridionale de la province de Yabon. Fadawah les avait organisés et postés à différents endroits-clés, si bien qu’il contrôlait à présent toutes les terres autour d’Ylith : de Questor-les-Terrasses au sud jusqu’à la périphérie de Zûn au nord et la cité de Natal à l’ouest. Les soldats de Fadawah étaient d’ailleurs plus nombreux dans cette dernière ville que ses propres défenseurs, pitoyables. Le général s’était également emparé de la combe aux Faucons, une petite ville, certes, mais qui lui permettait de contrôler un col très important indispensable pour franchir les montagnes à l’est.
— Certains de nos gars n’aiment pas l’idée de s’établir ici, lui apprit Nordan. (Le soldat à la forte carrure se frotta le menton, qu’il avait barbu, et se racla la gorge.) Ils parlent de trouver un navire pour retourner chez eux.
— Qu’espèrent-ils y retrouver ? s’enquit Fadawah. Un pays dévasté et envahi par les barbares des plaines ? En dehors des bastions des nains dans les montagnes du Ratn’Gary et des quelques Jeshandis qui ont réussi à survivre au nord, que reste-t-il de la civilisation ? Avons-nous laissé une seule cité debout ? Reste-t-il quelque chose là-bas pour nous permettre de survivre ?
Fadawah se gratta la tête. Il avait le crâne rasé, à l’exception d’une longue queue-de-cheval, un autre emblème de son allégeance aux sombres pouvoirs de la reine Émeraude.
— Dis à tous ceux qui parlent de repartir, qu’au printemps, s’ils réussissent à trouver un navire et à s’en emparer, ils seront libres de s’en aller. (Ses yeux se perdirent dans le vague, comme s’il voyait quelque chose dans le vide.) Je refuse de garder quiconque n’est pas prêt à me servir. De durs combats nous attendent.
— Le royaume des Isles ?
— Tu ne crois tout de même pas qu’ils vont rester plantés là et renoncer à récupérer leur territoire ? répliqua Fadawah.
— Non, mais ils ont été terriblement malmenés à Krondor et à la Lande Noire. Les prisonniers nous ont avoué qu’ils n’ont pratiquement plus d’armée à aligner sur le champ de bataille.
— C’est vrai, à condition qu’ils n’envoient pas leurs armées de l’Est, qui se trouvent en ce moment à la Lande Noire. Auquel cas il nous faudra être prêts.
— Quoi qu’il en soit, on ne le saura pas avant le printemps, conclut Nordan.
— Ce n’est que dans trois mois. Nous devons nous y préparer, insista Fadawah.
— Vous avez un plan ?
— Toujours, répondit le vieux général rusé. Je préfère éviter de combattre sur deux fronts à la fois. Si j’étais stupide, je pourrais même avoir à combattre quatre adversaires différents.
Il désigna une carte accrochée sur l’un des murs de la pièce. Ils occupaient actuellement la résidence du comte d’Ylith, que tout le monde disait mort, tout comme le duc de Yabon et le comte de LaMut.
— Si nos informations sont exactes, c’est un gamin que nous allons affronter à LaMut. (Il se frotta le menton.) Nous devons nous emparer de cette ville dès que le dégel commencera, et je veux Yabon sous contrôle d’ici le solstice d’été. (Il sourit.) Envoyons un message au dirigeant du Natal… (Il se tourna vers Kahil.) Quel est son titre ?
— Premier conseiller, répondit son maître espion.
— Remercie le premier conseiller de s’être montré si hospitalier en offrant des quartiers à nos hommes cet hiver et envoie-lui un peu d’or. Un millier de pièces devrait faire l’affaire.
— Un millier ? s’étonna Nordan.
— Nous avons cette somme. Et bientôt nous en aurons encore davantage. Ensuite rapatrie nos hommes ici. (Il regarda son vieil ami.) Comme ça, au moins, cela nous permettra de garder les faveurs du premier conseiller jusqu’à ce que nous puissions retourner au Natal, prendre la cité et la garder. (Il se tourna de nouveau vers la carte.) D’ici là, je veux que Duko et ses hommes s’emparent de Krondor.
Nordan haussa un sourcil interrogateur.
— Duko me gêne, avoua Fadawah. C’est un homme ambitieux. (Il fronça les sourcils.) Seul le hasard a fait de nous deux le premier et le second dans la hiérarchie de l’armée des Panthatians. Nous pourrions très bien recevoir nos ordres de Duko à l’heure qu’il est.
Nordan acquiesça.
— Mais c’est un bon meneur d’hommes et on lui obéit toujours sans protester.
— Exact, reconnut le général, c’est pourquoi je le veux sur le front. Toi, je t’envoie sur ses arrières, à Sarth.
— Mais pourquoi Krondor ? (Nordan secoua la tête.) Il n’y a rien là-bas.
— Bientôt ce ne sera plus le cas, prédit Fadawah. C’est la capitale de l’Ouest, la cité de leur prince, si bien qu’ils y retourneront dès qu’ils le pourront. (Il hocha la tête, comme pour approuver ce qu’il venait de dire.) Si Duko pouvait les occuper jusqu’à ce que nous nous soyons emparés de toute la province de Yabon, alors nous pourrions tourner notre regard vers les Cités libres et cette région qu’ils appellent la Côte sauvage. (Il désigna la côte occidentale du royaume.) Nous occuperions à nouveau Krondor et pourrions repartir en direction de l’ancienne ligne de combats. Quel est le nom de cet endroit ?
— Les crêtes du Cauchemar.
— Elles portent bien leur nom. (Fadawah soupira.) Je ne suis pas un homme avide. Être le roi de la Triste Mer me suffit. Nous laisserons le royaume des Isles garder la Lande Noire et les territoires qui s’étendent à l’est. (Puis il sourit.) Pour l’instant.
— Mais d’abord, nous devons reprendre Krondor.
— Non. D’abord, nous devons leur faire croire que nous voulons reprendre Krondor, rectifia Fadawah. Ces nobles du royaume ne sont pas stupides, ils ne sont pas pétris d’orgueil comme ceux de chez nous. (Il se souvint comme le roi-prêtre de Lanada avait eu l’air choqué quand son armée et lui avaient refusé de lui obéir et de laisser sa cité en paix.) Ce sont des hommes de devoir, des gens intelligents. Ils vont venir à nous en grand nombre. Nous devons nous y attendre.
» Donc, laissons-les croire que c’est Krondor que nous voulons. Ensuite, lorsqu’ils s’apercevront que nous sommes fermement établis à Yabon, ils décideront ou non de négocier. Quoi qu’il en soit, une fois que nous contrôlerons Yabon, nous serons bel et bien en place. Laissons Duko recevoir une leçon, de peur qu’il ne devienne trop ambitieux.
Nordan se leva.
— Avec votre permission, je vais dire à nos hommes que ceux qui souhaitent partir au printemps le peuvent.
D’un geste de la main, Fadawah lui en donna l’autorisation.
— Majesté, le salua Nordan avant de le laisser seul avec Kahil.
Fadawah se tourna vers son maître espion.
— Attends, puis suis Nordan et vois à qui il s’adresse. Repère les hommes qui dirigent les groupes de dissidents. Arrange-toi pour qu’ils aient un accident avant le dégel ; ainsi, nous n’entendrons plus parler de cette stupide histoire de retour sur Novindus.
— Bien sûr, Majesté, approuva Kahil. J’applaudis également les intentions qui vous poussent à envoyer Nordan à Sarth.
— Quelles intentions ? s’enquit Fadawah.
Kahil se pencha, passa un bras autour des épaules de son souverain et chuchota à son oreille :
— Envoyez tous vos commandants déloyaux au sud ; comme ça, lorsque l’ennemi viendra réclamer le prix de notre conquête, les hommes qui le paieront seront ceux que nous pouvons nous permettre de perdre.
Les yeux de Fadawah se perdirent dans le vague, comme s’il écoutait une voix lointaine.
— Oui, voilà qui est sage.
— Il faut vous entourer de personnes dont la loyauté ne fait aucun doute. Il faut rendre aux Immortels une place prééminente.
— Non ! protesta Fadawah. Ces fous étaient au service de sombres pouvoirs…
Kahil l’interrompit.
— Non pas sombres, Majesté, mais vastes. Ces mêmes pouvoirs pourraient affermir votre règne, non seulement ici, à Yabon, mais aussi à Krondor.
— Krondor ?
Kahil frappa deux fois dans ses mains. La porte s’ouvrit sur deux guerriers dont les joues s’ornaient des mêmes cicatrices rituelles que Fadawah.
— Protégez le roi au prix de votre vie.
— Krondor, répéta Fadawah.
Kahil se leva et s’en alla, fermant la porte derrière lui. Un faible sourire apparut sur son visage, avant qu’il s’en aille accomplir sa nouvelle mission : suivre Nordan et condamner à mort les hommes qui feraient preuve ne serait-ce que d’un soupçon de déloyauté.
Fadawah regarda les deux Immortels et leur fit signe de s’écarter de lui. Les cicatrices sur leur visage lui rappelaient l’époque terrible et lointaine où il était prisonnier de la reine Émeraude, ainsi que les mois qu’il avait perdus pendant que le démon régnait sur son armée. Fadawah détestait se sentir manipulé et tuerait quiconque essayerait de nouveau de l’utiliser comme l’avait fait la reine Émeraude. Il s’approcha de la carte sur le mur et commença à planifier sa campagne du printemps.
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