VALHERU
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 La guerre des serpents

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Korin
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Korin


Messages : 1514
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MessageSujet: La guerre des serpents   La guerre des serpents Icon_minitimeDim 9 Sep - 22:31

C'est parce que je suis fan de Raymond.E.Feist que je vous offre le début du prologue de la Guerre des serpents, la quadrilogie que je préfère apres la Guerre de la Faille trilogie elle-meme sans pareil.





Au milieu du fracas des tambours, les guerriers saaurs chantaient leurs hymnes, se préparant pour la bataille à venir. Des bannières en loques pendaient mollement, accrochées aux hampes des lances ensanglantées. Les visages verts, bariolés de peintures rouge et jaune, étaient tournés en direction de l’ouest. Là, les incendies projetaient des lueurs ocre et cramoisi sur l’épais linceul de fumée noire qui masquait l’orbe déclinant du soleil et la tapisserie d’étoiles familières.
Jarwa, le sha-shahan des Sept Nations, souverain de l’empire de l’Herbe et seigneur des Neuf Océans, ne pouvait détacher son regard de ce désastre. Toute la journée, il avait observé la progression des incendies dans le lointain. Malgré la distance, les hurlements des vainqueurs et les cris des victimes avaient retenti durant tout l’après-midi. Les vents qui emportaient autrefois les douces fragrances des fleurs ou les riches arômes des épices du marché charriaient désormais la puanteur âcre du bois et de la chair carbonisés. Le sha-shahan n’avait pas besoin de regarder derrière lui pour savoir que ses guerriers rassemblaient leurs forces en vue de l’épreuve à venir. La résignation était dans tous les cœurs car la guerre était perdue et leur race allait s’éteindre.
— Messire, dit Kaba, le porteur de son bouclier, et le compagnon de toute une vie.
Jarwa se tourna vers son plus vieil ami et décela l’inquiétude gravée dans les rides peu profondes, au coin de ses yeux. Pour tous les autres, le visage de Kaba n’était qu’un masque indéchiffrable ; seul le sha-shahan arrivait à lire en lui comme un chaman dans un rouleau de Connaissance.
— Qu’y a-t-il ?
— Le Panthatian est arrivé.
Jarwa hocha la tête mais demeura immobile. Ses mains puissantes se refermèrent avec frustration sur sa grande épée, Tual-masok – Buveuse de Sang, dans l’ancienne langue –, qui symbolisait mieux son pouvoir que la couronne qu’il n’avait portée qu’en de rares occasions. Il enfonça la pointe de son arme dans le sol de sa bien-aimée Tabar, la plus ancienne nation sur le monde de Shila. Pendant dix-sept ans, il avait combattu les envahisseurs, tandis que ces derniers repoussaient ses hordes jusqu’au cœur de l’empire de l’Herbe.
Il était encore jeune lorsqu’il avait pris l’épée du sha-shahan. À cette occasion, les guerriers du peuple saaur avaient défilé devant lui, occupant l’antique chaussée de pierre qui enjambait la passe de Takador, laquelle reliait la mer de Takador à l’océan Castak. Une centaine de cavaliers s’étaient avancés, formant une centurie. Il fallait cent centuries pour former un jatar – dix mille guerriers – dix jatars pour faire un ost et dix osts pour une horde. À l’apogée de son règne, sept hordes répondaient à l’appel des cors de guerre de Jarwa, ce qui représentait au total sept millions de guerriers, toujours en mouvement. Leurs chevaux paissaient les prairies de l’empire de l’Herbe tandis que leurs enfants grandissaient en jouant à la guerre parmi les tentes et les chariots séculaires des Saaurs. Leurs campements s’étendaient depuis la cité de Cibul jusqu’à la frontière la plus lointaine, à seize mille kilomètres de là. Cet empire était si vaste que les relais de cavaliers mettaient plus d’une lune et demie à parcourir la distance qui séparait la capitale de la limite de l’empire, tout cela au galop et sans jamais s’arrêter. Par ailleurs, il leur fallait deux fois plus de temps pour se rendre d’une frontière à l’autre.
Chaque saison, l’une des hordes se reposait près de la capitale tandis que les autres se déplaçaient le long des frontières de leur vaste nation et assuraient la paix par la soumission de tous ceux qui refusaient de leur payer un tribut. Le long des rivages des neuf grands océans, un millier de cités envoyait de la nourriture, des richesses et des esclaves à la cour du sha-shahan. Tous les dix ans, les champions des sept hordes se réunissaient pour de grandes joutes à Cibul, la capitale ancestrale de l’empire de l’Herbe. Au cours des siècles, les Saaurs avaient rassemblé presque tous les territoires de Shila sous la bannière du sha-shahan, à l’exception des nations les plus lointaines, situées à l’autre bout du monde. Jarwa caressait le rêve de devenir celui qui réaliserait enfin le vœu de ses ancêtres en réunissant la dernière cité indépendante à l’empire, afin de régner sur le monde entier.
Quatre grandes cités étaient tombées face aux hordes de Jarwa, et cinq autres s’étaient rendues sans combattre, ce qui laissait moins d’une dizaine de villes à conquérir. Puis les cavaliers de la horde Pantha s’étaient présentés devant les portes d’Ashart, la cité des prêtres. Le désastre n’avait pas tardé à suivre.
Il fallait avoir des nerfs d’acier, comme Jarwa, pour supporter les cris d’agonie qui résonnaient dans la pénombre. Ces cris étaient ceux de son peuple que l’on conduisait aux fosses où festoyaient les démons. D’après les rares survivants qui avaient réussi à s’échapper, les prisonniers qui se
faisaient rapidement massacrer étaient peut-être les plus chanceux, tout comme ceux qui mouraient au combat. En effet, la rumeur prétendait que les envahisseurs pouvaient capturer l’âme des mourants pour s’en servir comme d’un jouet. Ils les tourmentaient alors pour l’éternité, car les ombres des défunts se voyaient refuser la place qui leur revenait de droit parmi les ancêtres qui chevauchaient dans les rangs de la Horde céleste.
Jarwa contemplait le foyer de son peuple depuis son poste d’observation sur le plateau. C’était là, à moins d’une demi-journée de marche de Cibul, que campaient les restes d’une armée autrefois puissante et désormais en lambeaux. Cependant, même s’ils vivaient l’heure la plus sombre de l’histoire de l’empire, les guerriers saaurs, galvanisés par la présence du
sha-shahan, se tenaient bien droits, la tête haute, et regardaient au loin leurs ennemis avec mépris. Mais peu importait leur attitude, car leur sha-shahan lisait dans leurs yeux ce qu’aucun seigneur des Neuf Océans n’y avait vu jusque-là : la peur.
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